Comment réduire les risques sanitaires d’une piscine privée collective

Les piscines municipales ne sont pas les seules concernées par les problèmes sanitaires : votre bassin de baignade privé recevant du public, quelle que soit sa fréquentation, est sujet à risque. Pour préserver la qualité de votre eau en toutes circonstances, des mesures simples existent. Découvrez comment protéger votre piscine de la contamination, pour assurer la santé et le bien-être des baigneurs.

Quels sont les risques sanitaires et les sources de contamination dans une piscine ?

Contrairement aux idées reçues, les baigneurs ne sont pas les seules sources de contamination dans une piscine ! En tant qu’exploitant de piscine ou spa privés recevant du public, vous devez être particulièrement vigilant aux dangers viraux et bactériologiques existants, et les prévenir.

Parmi les maladies et infections que l’on rencontre le plus fréquemment dans l’eau des piscines, on retrouve les troubles respiratoires (allergies, asthme), les irritations oculaires (conjonctivites), les infections cutanées (staphylocoques, mycoses) et les infections gastriques et urinaires (diarrhée, cystites).

L’eau de baignade peut être dangereuse et contaminée de différentes façons :

 

  • par des produits chimiques (produits de traitement)
  • par des microorganismes (bactéries, microbes, virus…) présents dans l’eau
  • par les baigneurs, eux-mêmes porteurs de microorganismes.

Les risques liés aux produits chimiques de désinfection

Le risque lié aux produits de traitement ne provient pas des produits eux-mêmes, mais de leur utilisation. Le mauvais entretien des équipements de désinfection, la méconnaissance du mode opératoire, un défaut de maintenance des installations et l’absence de système d’alerte… et surtout d’erreurs humaines peuvent être la source de risques graves pour la santé des baigneurs.

 

Le chlore, en particulier, est un produit qui impose une formation préalable. Analyser et doser le chlore de votre piscine ne s’improvise pas, c’est une technique rigoureuse et précise, encadrée par des normes règlementaires.

 

Il ne faut pas minimiser les conséquences que peuvent avoir une erreur de manipulation ou de paramétrage. Pour preuve cet exemple récent d’un enfant sévèrement brûlé lors d’une baignade dans la piscine d’un hôtel, rapporté par Baptiste Berneron, fondateur de Becarepool : « lors de l’installation du nouveau système hydraulique, le technicien de l’hôtel a inversé le chlore et le pH dans la commande du régulateur. Résultat : beaucoup de chlore avec un pH très bas, cela donne une eau très abrasive pour la peau ».

Ce genre de situation peut arriver plus facilement qu’on le penserait à un exploitant de piscine pas ou mal accompagné et les conséquences peuvent en être sérieusement préjudiciables. La solution Becarepool, le carnet sanitaire de piscine numérique, vous êtes automatiquement alerté en cas d’anomalie dans les relevés de votre eau. Vous pouvez ainsi réagir rapidement pour éviter un accident.

Les risques d’une mauvaise hygiène sur la santé : les chloramines

La mauvaise hygiène peut être une source d’infection entre les baigneurs : les individus infectés transmettent, via les matières fécales ou les miasmes, leurs microbes et maladies (infections du nez et de la gorge principalement).

 

Mais il existe aussi un autre risque de contamination, indirect celui-ci.

 

Le chlore, en rentrant en contact avec des matières organiques présentes dans l’eau (provenant du corps des baigneurs), réagit et produit des substances toxiques appelées « chloramines » ou « trichloramines ». Elles se répandent dans l’air et causent les odeurs de chlore si caractéristiques des piscines intérieures. Le risque d’une trop forte concentration en chloramines est l’irritation des muqueuses, des voies respiratoires et des yeux.

 

C’est le chlore combiné qui permet de déterminer la présence de ces substances dans l’eau. Contrairement aux idées reçues, une forte odeur de chlore n’est donc pas synonyme de surdosage en chlore et donc d’une importante désinfection mais d’un mauvais équilibre de l’eau.

 

Pour réduire le risque de chloramines dans votre piscine ou spa, des mesures sont à prendre :

 

  • Déterminer 2 fois par jour le chlore combiné (calcul chlore total – chlore libre). Le résultat doit être inférieur à 0,6 mg/L, selon la réglementation de l’Agence Régionale de Santé (ARS).
  • Veiller à   maintenir   une   bonne   hygiène   de   l’établissement (accessibilité et propreté des sanitaires, douches, pédiluves…).
  • Informer les baigneurs des bons gestes d’hygiène et les inciter à se doucher et à utiliser les toilettes avant l’entrée dans le bassin, pour limiter les apports de matière organique.

 

Baptiste Berneron précise : « On recommande une vigilance encore plus accrue aux propriétaires de spas dont l’environnement clos, chaud et la densité de fréquentation est davantage propice au phénomène de dégazage des chloramines, pouvant entrainer des malaises de clients ».

Tous les conseils sur l’entretien des spas professionnels sont disponibles sur le site.

 

Réduire les risques sanitaires grâce à un système hydraulique adapté

La solution numéro 1 : le maintien de l’équilibre de l’eau

C’est l’équilibre de l’eau qui va, en priorité, limiter le développement des bactéries dans l’eau de votre piscine ou spa.

Qu’entend-on par « équilibre de l’eau » ?

Il s’agit de la combinaison de 3 paramètres, essentiels pour déterminer la qualité de l’eau : le pH, la dureté (ou T.H.) et l’alcalinité (ou TAC), ainsi que la température de l’eau dans une moindre mesure.
Ces éléments sont liés entre eux et doivent être fréquemment mesurés et ajustés pour assurer le maintien de l’équilibre de l’eau. Vérifiez quotidiennement qu’ils se situent bien dans les normes recommandées :

  • Le pH doit être compris entre 6,9 et 7,7 et mesuré 2 fois par jour, selon la réglementation de l’ARS
  • Le TAC doit normalement se situer entre 80 et 120 mg/L
  • Un TH idéal se situe entre 100 et 250 mg/l (10°f > 25°f)

La température : 25 à 27 °C pour les bassins couverts ; 24 °C pour les bassins extérieurs. Entre 33° et 36° pour les bains à remous selon la recommandation ARS. L’équilibre garantit la qualité de l’eau, il est donc primordial pour l’hygiène et la santé des nageurs. Il va également agir sur la durée de vie des équipements de votre bassin, et réduire votre consommation de produits de traitement.

L’importance du traitement de votre eau

Pour prévenir les risques de contamination de l’eau et la prolifération des bactéries, le 2ème point essentiel est celui du traitement de l’eau de votre bassin.
Il s’agit à la fois du traitement chimique, c’est-à-dire les produits injectés (le chlore) et mécanique du système hydraulique, permettant la recirculation de l’eau dans la piscine.

Une bonne circulation de l’eau va prévenir les risques de contamination grâce au renouvellement régulier de l’eau. Outre la qualité et la maintenance des équipements, c’est la dimension de l’installation hydraulique et la durée de circulation de l’eau qui jouent un rôle prépondérant pour la qualité de l’eau.

Le calcul du dimensionnement hydraulique de votre piscine doit être effectué par un professionnel, a fortiori spécialisé dans les bassins collectifs. En effet, les piscinistes construisent majoritairement des piscines à usage privé (pour les particuliers), pour lesquelles les paramètres sont différents. Une société spécialisée va étudier en amont toute une batterie de variables propres à l’établissement, indispensable au calcul du dimensionnement : l’activité (détente, loisir, toboggans, à vagues, etc.), la fréquentation, le volume du bassin, son utilisation et les facteurs extérieurs (hydrométrie de la région pour les bassins extérieurs par exemple).

Une fois ces hypothèses établies, le calcul s’effectue sur la base des normes réglementaires, à savoir :

 

  • Le volume minimal de 30 litres d’eau renouvelée par jour et par personne,
  • La durée maximale de recirculation de l’eau, selon la taille du bassin : 15 mns pour les bassins à remous, 1h30 pour les bassins de profondeur inférieure à 1,50 m et 4h au-delà d’1,50 m,
  • Le respect de la fréquentation maximale instantanée (FMI) en baigneurs présents dans l’établissement : 3 personnes pour 2 m² de plan d’eau en plein air et 1 personne par m² de plan d’eau couvert.

 

A tout cela s’ajoutent bien évidemment les consignes d’entretien quotidien de votre bassin, routine indispensable pour assurer l’hygiène des baigneurs.

    La sensibilisation des baigneurs aux règles d’hygiène

    La réglementation impose un règlement intérieur-type qui doit être affiché dans un endroit visible. Il stipule les règles élémentaires d’hygiène à la piscine, comme :

    • Le respect des zones de déchaussage
    • L’utilisation d’un maillot de bain propre
    • Le port d’un bonnet de bain (au minimum, attacher ses cheveux),
    • L’absence de maquillage et autres produits cosmétiques,
    • L’obligation de prendre une douche savonnée avant la baignade,
    • Le passage obligatoire dans un pédiluve chloré avant l’accès au bassin

    Charge à vous de faire respecter ces mesures d’hygiène de la baignade et de les compléter. Il est également recommandé de mettre à disposition des baigneurs des distributeurs de gel-douche et shampoing et de veiller à leur approvisionnement.

    Becarepool est une solution de carnet sanitaire numérique des eaux de baignade. L’auto-contrôle fait partie du protocole obligatoire pour tout exploitant de piscines collectives. Chaque jour, des mesures sont à effectuer pour garantir la qualité de l’eau aux usagers. Becarepool facilite ces tâches quotidiennes avec un carnet sanitaire en version dématérialisé : en quelques étapes simples sur mobile ou tablette, vous vous assurez une eau conforme à la réglementation.

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